Dans l’atelier d’un graveur sur bois
C’est vers Pantin à Paris que vous trouverez l’atelier d’Hélène Glowinski ce week-end. Cette parisienne de 35 ans appartient à une nouvelle génération d’artisans d’art que j’ai beaucoup de plaisir à rencontrer. D’abord architecte, elle décide ensuite de s’inscrire à des cours du soir pour renouer avec le travail manuel qui lui manque. Grâce aux activités proposées par la mairie de Paris, elle découvre la gravure sur bois à l’école Duperré. Et c’est immédiatement le coup de foudre ! Aujourd’hui elle crée ses propres collections. Notamment des estampes colorées aux allures graphiques. Bienvenue dans son atelier !
Hélène, expliquez-nous ce coup de foudre pour la gravure sur bois ?
J’ai toujours eu la « collectionnite » ! Je gardais toutes sortes d’objets par série. Des timbres, des tickets de métro… Et justement, la gravure est un procédé qui permet de faire des multiples. A partir d’une matrice on va pouvoir reproduire plusieurs exemplaires avec des variations. C’est vraiment ça qui me plait ! Donc j’ai arrêté d’emmagasiner des objets et j’ai commencé à créer mes propres collections.
« J’aime le contact avec le bois. Souvent c’est le fil du bois qui va orienter ma création et l’enrichir aussi ! »
Comment pourriez-vous nous expliquer votre savoir-faire ?
« Pour faire de la gravure, il faut savoir comment transposer un dessin dans le bois. »
C’est de la technique. Ensuite il y a d’autres savoir-faire qui viennent se greffer, comme la découpe, l’impression ou la fabrication des couleurs qui nécéssite beaucoup de temps et de patience.
Où trouvez-vous l’inspiration ?
Ce n’est pas vraiment conscient. J’enregistre tout ce que je vois, comme tout le monde ! Mes créations sont toujours inspirées du végétal, de l’organique et c’est plus ou moins abstrait en fonction des œuvres. Parfois j’essaie de retranscrire ce qui m’a plu dans un paysage aussi.
Le début de l’inspiration? Généralement c’est la couleur. Mes envies se dessinent petit à petit.
Combien de temps faut-il pour devenir artisan d’art ?
Il n’y a pas de règle, c’est la pratique qui est importante. Bien-sûr j’ai pris des cours et puis j’ai aussi travaillé avec d’autres graveurs. J’ai appris à manipuler les gouges. (cf: photo ci-dessus)
A qui s’adressent vos créations ?
A tout le monde. C’est une démarche artistique. C’est donc décoratif. Vous pouvez retrouver mes estampes dans une galerie, chez des particuliers, dans des salons. Ca peut être aussi des faire-parts, des cartons d’invitation, des affiches… Parfois j’ai des commandes aussi pour le textile.
« J’ai décidé d’en faire de l’art mais tout le monde ne fait pas ça. La pratique d’un même Métier d’art peut être très différente d’une personne à l’autre ! »
Vous ouvrirez vos portes tout au long du week-end dans le cadre des Journées européennes des Métiers d’art, c’est un exercice qui vous plait ?
Oui j’aime beaucoup recevoir ici. Je fais des démonstrations et même parfois des ateliers avec des gens qui n’y connaissaient rien du tout ! Ce qu’ils aiment c’est que le résultat est immédiat !
Hélène Glowinski : 15 ter rue Sainte-Marguerite, 93500 Pantin – www.heleneglowinski.fr
Reportage réalisé en collaboration avec L’INMA, Institut National des Métiers d’Art.
Texte et Photographies: Jessica Lia @thefrenchmakers