Au coeur de la maison Degrenne
Pour une passionnée des Arts de la Table, partir à la découverte de la fabrication de couverts, c’est un peu comme une journée féérique annoncée. Pourtant, j’entends encore mon entourage me dire : « Tu pars à Vire ??? Vire en Normandie ? Oui oui… Mon dieu, mais tu ne sais pas ce qu’il t’attend ? Vire, ce n’est pas que la crème fraîche ! C’est 3h30 de train de campagne, peu ou pas de connexion internet. Tu vas mourir à petit feu… Il n’y a rien là bas ! »
Je dois dire qu’il n’en fallait pas plus pour, au contraire, faire redoubler mon envie ! Voilà donc comment je me suis retrouvée ce matin d’hiver dans un des ateliers de fabrication de couverts Degrenne, une maison qui perpétue son savoir-faire depuis 70 ans! Une maison à part donc, qui a su évoluer et traverser les années en proposant un véritable renouveau de l’Art de vivre à la française. Avec des collaborations des plus modernes comme le designer Philippe Starck ou encore le célèbre chef pâtissier Philippe Conticini, Degrenne fait aujourd’hui partie des incontournables.
Je suis donc ravie de partager avec vous ce reportage photo.
C’est en récupérant des morceaux de chars sur la bataille de Normandie que monsieur Degrenne avait imaginé ses premières pièces. Aujourd’hui, c’est le jeune Bertrand qui réalise une matrice d’estampage. Quand je rencontre Gilles un peu plus loin, 42 ans de maison, je réalise que ce sont des générations toutes entières qui se côtoient. C’est lui qui a servi de mémoire pour retrouver certains modèles lors des 70 ans de la Maison.
A l’époque il y avait des couverts pour tout ! Un exemple ? Une cuillère était dédiée uniquement à l’épluchage des pommes de terre !
La fabrication d’un couteau nécessite 4 jours de travail.
De la forge jusqu’au polissage, en passant par le traitement thermique… Des dizaines d’étapes sont nécessaires avant qu’il puisse arriver jusqu’à votre assiette !
Dans l’atelier, le bruit est si important que la plupart des employés travaille avec des bouchons de protection dans les oreilles. Je me prête donc au jeu, et je récolte quelques jolis sourires en guise de communication. Le métier de Cédric ? Soudeur. A 35 ans, il a rejoint la maison il y a quelques mois et assemble uns à uns les manches des couteaux.
Les couteaux peuvent maintenant passer entre les mains d’Irène pour être affutés !
Un million de couverts sont vendus chaque année dans le monde. L’objectif de la maison est de doubler sa production. Avant de repartir, je ne manque pas une miette du magasin d’usine pour compléter mon service préféré du moment. Le modèle Bahia couleur argile et kaki ! Une fois de plus, je n’ai pas pu résister… Alors, il n’y avait rien à voir à Vire ? 😉
Reportage photo réalisé en partenariat avec la Maison Degrenne, www.degrenne.fr
Texte et photographies : Jessica Lia @thefrenchmakers