En immersion avec les couturières du slip français

Si vous avez lu le portrait de Matthieu Coquelin, vous connaissez déjà bien l’histoire de la Confection du Coglais. Je vous propose maintenant de me suivre en coulisse de fabrication d’un maillot de bain du Slip Français. Venez avec moi vous asseoir à côté des couturières. La visite vaut le détour!
Nous voici dans l’une des plus belles productions française de maillots haut de gamme. L’entreprise a même été élue en 2016 Entreprise du Patrimoine vivant. Une reconnaissance tout droit venue de l’Etat pour certifier l’excellence des 47 salariés qui détiennent un savoir-faire unique !
Ici, on fabrique pour les plus grandes marques de luxe comme Erès, et d’autres dont on a même pas le droit de citer le nom !!! Chuutttttt !!!!! Et puis heureusement pour moi, il y a aussi le Slip Français qui a décidé de se lancer dans l’aventure du maillot de bain.
Les bons choix de collaboration, la formation du personnel et la prise en compte de son savoir faire unique. Voilà qui a fait passer la Confection du Coglais de 42.000 euros de chiffres d’affaire en 2012 à 500.000 euros en 2017!
Voici donc toutes les étapes passionnantes de fabrication de leurs maillots de bain ! A commencer par le lieu de stockage du tissu et la coupe.
Vous croyez encore aux patronages en cartons ? Réveillez-vous, nous sommes en 2017. Ici tout arrive par mail et c’est un logiciel qui propose le tracé à suivre. Rendez-vous donc dans l’espace dédié à la coupe. Matthieu Coquelin le dirigeant de la fabrique nous apprend que le lycra, le polyamide et l’elasthanne sont des matières particulières.
Ce sont des tissus vivants qui bougent beaucoup selon la chaleur. Quand ils arrivent, ils restent au repos de 48h à 72h avant d’être manipulés. Sinon les maillots seraient difformes!
Le tissu est ensuite empilé par couche de 20 pour optimiser les gestes lors de la coupe.
Direction l’atelier de production !
A vos machines, il est temps d’assembler tout ça! Ici, il n’y a pas de travail à la chaîne. Les couturières suivent leurs produits. Un ostéopathe vient régulièrement pour leur proposer un échauffement musculaire et prévenir ainsi les maladies. Mais ce n’est pas tout! Un ergonome s’occupe aussi d’adapter les postes de travail pour que tout le monde se sente bien installé. Bref, que demander de plus ?
LA SLIP MACHINE !
C’est une machine qu’on a acheté il y a 20 ans, on s’en était jamais servi. Elle fabriquait les bandes pour Adidas. On l’a ressorti il y a 4 ans pour le Slip Français. Elle a subi des modifications pour pouvoir coudre les 3 bandes en un seul passage ! Matthieu Coquelin
25.000 maillots seront fabriqués cette année rien que pour le Slip Français !
Depuis 11 ans, Rachel travaille dans la fabrique du Coglais. Cette couturière s’est même vue attribuer une fonction à un poste centrale: chef d’atelier. C’est elle qui est en première ligne lorsque les commandes arrivent. Elle réalise les prototypes et le dossier de montage. Reste à répartir au mieux le travail au sein des groupes pour que la commande soit prête à temps ! A 45 ans, c’est une femme épanouie fière de son métier. Rencontre.
Qu’est ce qui vous plaît dans votre travail ?
Le savoir-faire ! Créer tout un article, savoir comment il est monté, étape après étape… Ce n’est pas évident de travailler ce genre de matière élastique. Il ne faut pas trop tirer avec les mains dessus. L’humidité des doigts sur la matière a une influence aussi.
Votre pièce préférée ?
Le short ! La collaboration avec le Slip français est une superbe aventure ! Nous avons du nous mettre aux maillots de bain hommes et chercher comment les fabriquer. C’est un travail différent, les pièces sont plus grandes aussi.
Quelle qualité faut-il pour être une bonne couturière ?
Le savoir-faire indéniablement. Nous sommes toutes formées aux différentes machines à coudre que nous devons utiliser. Le millimètre à côté ne passe pas ici ! Il faut être très patiente aussi et à l’écoute.
Il suffit de quelques secondes à la Brodeuse de cocarde pour envoyer les 520 points nécessaires à fixer l’écusson « Le Slip Français – Made in France »
Le Pôle qualité !
C’est là qu’il ne fait pas se louper ! On remesure les maillots pour être sûr qu’il n’y a pas d’erreur, on épluche (oui c’est le terme. Après 2h passées dans l’atelier, je commence à adopter le vocabulaire!) tous les fils en surplus. Un petit coup de repassage et le maillot est prêt à rejoindre les rayons. Emballé c’est pesé!
Allez c’est parti pour la dernière étape: l’expédition !
Photographies: Alexis Chaillous pour @thefrenchmakers